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L’armée de l’air teste des scénarios simulant des opérations avec des troupes au sol

Même si c’est à demi-mot, le colonel Franck le reconnaît : l’exercice « Volfa », qu’il dirige, se trouve en 2024 sur « une ligne de crête ». Cet entraînement, qui a lieu une fois par an, est le plus important auquel se livre l’armée de l’air et de l’espace. Il se tient cette année entre le 11 et le 29 mars principalement autour de la base de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Le bruit assourdissant des Rafale et des Mirage 2000 D qui enchaînent les décollages et les atterrissages envahissent la ville. Les Montois y sont habitués. Mais le scénario testé cette année s’inscrit aussi clairement dans « l’actualité » et les débats autour de l’envoi possible de personnels militaires sur le sol ukrainien, comme l’a évoqué à plusieurs reprises le chef de l’Etat.
Comme toujours dans ce type d’exercice, des éléments de contexte géopolitique fictifs et actuels ont été mélangés. Mais, parmi les éléments rendus publics cette année, se trouvent notamment la protection de zones « à haute valeur » et des « mouvements de forces terrestres face à une menace aérienne ennemie ». En clair, ce à quoi pourrait ressembler la sécurisation de sites où seraient envoyés des militaires français et occidentaux en Ukraine ou ailleurs sur le flanc est, même si ce type d’entraînement ne mentionne jamais le nom de pays existants et est censé préparer à des opérations partout dans le monde. « Le but est de montrer qu’on est crédible », souligne sobrement le lieutenant-colonel Yann, 49 ans, chef d’un détachement de Mirage 2000 D, venu de Nancy.
Pour ce faire, près de 1 000 aviateurs et une soixantaine d’avions de chasse, de transport ou encore de ravitailleurs ont été mobilisés pour participer à cet entraînement unique dans l’année par sa dimension. Plusieurs pays alliés participent à la manœuvre : le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, l’Espagne ainsi que la Grèce, venue pour la première fois avec des Rafale que lui a vendus la France, en 2022.
Tous les exercices militaires sont en partie destinés à faire du « signalement stratégique », c’est-à-dire à envoyer des signaux à des ennemis ou compétiteurs potentiels, en montrant de quoi des forces armées sont capables. « On sait que l’on est écouté, observé, notamment par des moyens satellitaires », reprend le colonel Yann, dans l’un des salons de détente de la base de Mont-de-Marsan, où il est venu brièvement échanger entre deux manœuvres. Mais « Volfa » cherche aussi à « rassurer nos partenaires » sans pour autant inquiéter les Français, admet, assis à côté de lui, le lieutenant-colonel Clément, chef d’escadre de l’ensemble de la base de Mont-de-Marsan.
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